
C'est une période difficile pour la musique live au Canada. La communauté du blues ressent durement les effets de cette crise, alors que les festivals luttent pour survivre et que des lieux emblématiques ferment leurs portes. L'annonce de l'annulation de l'édition 2025 de l'Edmonton Blues Festival est un coup dur, et la fermeture récente du Dakota Tavern à Toronto laisse un vide au cœur de la scène musicale.
Après 25 ans de présentation de blues de classe mondiale en Alberta, l'Edmonton Blues Festival fait une pause en 2025 en raison de la flambée des coûts de production. Son producteur, Cam Hayden, a récemment révélé que ces coûts avaient augmenté de 40 à 60 % depuis la pandémie. L’impact de l’inflation, la diminution des commandites et la lenteur des ventes de billets ont rendu le modèle financier insoutenable, forçant les organisateurs à envisager une hausse significative des prix d’entrée, une mesure qui pourrait éloigner des fans déjà fragilisés par la crise économique.
Un autre défi est la rénovation en cours de l'ancien site du festival, l'Amphithéâtre Heritage à Hawrelak Park. Depuis sa fermeture, le festival a été déplacé à Klondike Park, mais l'incertitude entourant la disponibilité du site complique la planification à long terme. L’espoir est qu'en 2026, une fois les travaux terminés, le festival puisse revenir plus fort que jamais. Mais dans le paysage volatile de la musique live d’aujourd’hui, rien n'est garanti.
Malgré ces difficultés, la communauté du blues fait preuve de résilience. Le Calgary Blues Festival continue d'être un phare d'espoir, attirant fans et artistes grâce à son engagement à faire vivre le genre. D'autres festivals régionaux tentent aussi de tenir bon, mais sans un soutien accru, beaucoup pourraient connaître le même sort que l'événement bien-aimé d'Edmonton. Si les prix des billets continuent d'augmenter et que les commandites se raréfient, combien de festivals disparaîtront dans les prochaines années ?
Comme si ces difficultés ne suffisaient pas, la fermeture du Dakota Tavern à Toronto porte un coup supplémentaire à l'industrie. Pour beaucoup, y compris moi-même, ce n'était pas seulement un bar avec une scène—c'était un lieu sacré pour les artistes et les amateurs de musique. C'est là qu'est né "Four Chords and The Truth", et au fil des années, j'y ai interviewé plus de 100 artistes. Le Dakota n'était pas juste une salle de concert; c'était une pierre angulaire de la scène musicale de Toronto, un endroit où le talent brut rencontrait une véritable reconnaissance. Sa fermeture marque la fin d'une époque, et l'on doit se demander quel sera l'avenir de la musique live dans la ville.
Au fil des années, le Dakota a accueilli une liste impressionnante de talents. Des légendes comme Jim Cuddy de Blue Rodeo, Serena Ryder, Kathleen Edwards et Whitehorse ont foulé sa scène, offrant des performances inoubliables dans un cadre intime. Les artistes émergents y ont aussi trouvé un tremplin, avec des groupes comme The Strumbellas et Terra Lightfoot qui y ont fait leurs débuts. D'innombrables collaborations surprises et sessions improvisées en faisaient un lieu incontournable pour les amateurs de musique. La disparition de cette institution laisse un vide quasi impossible à combler.
Toronto a perdu de nombreux lieux emblématiques ces dernières années, de The Silver Dollar Room à l'emplacement original de Hugh's Room Live. Chaque fermeture érode un peu plus la base de la scène musicale de la ville, rendant plus difficile pour les artistes émergents de se produire et pour le public d'expérimenter la musique live dans des espaces communautaires et intimes. Si les salles indépendantes continuent de disparaître, où la prochaine génération de musiciens pourra-t-elle faire ses armes ?
Alors, que faire maintenant ? Si nous voulons que la musique live prospère, il faudra plus que de la nostalgie et de bonnes intentions. Les fans doivent se mobiliser, les commanditaires doivent s’impliquer, et les décideurs doivent reconnaître la valeur culturelle et économique que ces festivals et ces salles apportent à nos communautés.
La musique est bien plus qu'un simple divertissement—c'est une part essentielle de notre tissu culturel. Elle nous relie, nous inspire et réunit les communautés d'une manière unique. Mais sans soutien, les espaces qui lui permettent de s'épanouir continueront de disparaître.
Nous avons déjà trop perdu. Ne perdons pas davantage.


Stevie Connor, polymathe écossais de la scène musicale, est réputé pour sa polyvalence dans divers domaines de l'industrie. D'abord destiné au football, Stevie a finalement trouvé sa véritable vocation dans la musique. Son parcours éclectique l’a vu exceller en tant que musicien, compositeur, artiste d’enregistrement, journaliste et pionnier de la radio sur Internet.
En 2012, Stevie a posé les bases de Blues and Roots Radio, une plateforme en ligne qui est rapidement devenue une vitrine mondiale pour le blues, les musiques roots, folk, americana et celtiques. Son leadership visionnaire a propulsé la plateforme vers une reconnaissance internationale. Ne se limitant pas à un seul projet, Stevie a élargi son influence en 2020 en lançant The Sound Cafe Magazine, un média multilingue consacré aux interviews d’artistes, aux critiques d’albums et à l’actualité musicale.
L'impact de Stevie dépasse largement ces plateformes. Son oreille avisée et sa connaissance approfondie de l’industrie lui ont permis d’être sélectionné comme juré pour des prix nationaux prestigieux tels que les JUNO Awards, les Canadian Folk Music Awards et les Maple Blues Awards. Grâce à son travail acharné, il s'est forgé une solide réputation au sein de la communauté musicale, gagnant le respect de ses pairs et des artistes.
Malgré ses nombreuses responsabilités, Stevie reste profondément attaché à ses racines, tant sur le plan musical que géographique. Il continue d’apporter sa contribution au paysage musical, assurant ainsi une influence qui dépasse largement le cadre de ses plateformes. Son engagement et sa passion inébranlables font de lui une véritable figure emblématique de l’industrie musicale.
Stevie est un journaliste vérifié sur la plateforme mondiale de relations publiques Muck Rack..
Stevie Connor a été le premier journaliste mis en avant par Muck Rack en 2023.