Dans chaque édition de Derrière le Rideau, on cherche à découvrir quelque chose d’exclusif sur les artistes au cœur du Collectif Blues Canadien. Bien que chaque étape du processus soit cruciale pour atteindre cet objectif, on peut dire que l’aspect le plus important réside dans la discussion directe avec l’artiste en vedette, en temps réel. Une fois la recherche achevée et quelques curiosités restantes, il y a aussi une opportunité ouverte pour l’artiste d’orienter la conversation dans une direction imprévisible. Cet aspect de « faire entrer les lecteurs dans les coulisses » est peut-être le secret pour dépasser les simples communiqués de presse et biographies. Pour les nouveaux lecteurs, il est important de savoir que les artistes présentés dans cette colonne ont déjà un parcours professionnel vaste, accessible et établi ; ce qui a déjà été enregistré sert de base aux questions et au contenu présentés ici. Sachant que chaque édition poursuit un objectif d’investigation approfondie, il est toujours encouragé pour les lecteurs d’approfondir leur découverte de l’artiste en question par des recherches indépendantes ; il est impossible de fournir une biographie complète dans le cadre d’une colonne, et les informations présentées ici visent à justifier les curiosités et le contenu de cette enquête spécifique. Pour cette édition, l’accent est mis sur un artiste qui contribue au Collectif Blues Canadien depuis plus de 40 ans : Tim Williams.
Bien que né aux États-Unis, Williams est un artiste de Blues et Roots canadien depuis plus de 40 ans. Les auditeurs le connaissent surtout comme chanteur, compositeur et guitariste, mais il est difficile de le classer autrement que comme artiste. Sa maîtrise de la guitare est bien respectée, mais Williams démontre aussi ses compétences en tant que multi-instrumentiste (mandoline, banjo, harmonica, entre autres) sur scène, en session et en studio. En plus de son travail de performeur actif, Williams a produit (et produit encore sélectivement) des albums (il est notable que quatre des projets auxquels il a participé en tant qu’interprète/producteur ont été nommés aux prix JUNO) et enseigne activement la guitare et les techniques de fingerpicking aux musiciens en devenir. Williams a enregistré son premier album en 1968 (Californie du Sud), et quelques années plus tard (1970), il s’installe au Canada où il trouve une scène musicale florissante ; son arrivée à Vancouver l’a amené à partager la scène avec des artistes tels que Taj Mahal, Lightnin’ Hopkins, Albert Collins, et bien d’autres. Le parcours professionnel de Williams est bien plus vaste que ce qui est décrit ici, mais les éléments mentionnés justifient suffisamment une exploration au-delà de ce qui est facilement disponible.
L’une des premières choses à noter en examinant la carrière de Williams est qu’il a tracé une voie en tant qu’artiste Roots/Americana, peut-être même avant qu’il n’existe un marché ou une scène établie pour ce genre. Autrement dit, Tim Williams jouait ce que les auditeurs appellent aujourd’hui Roots ou Americana avant que cela ne porte vraiment un nom. Avec cela à l’esprit, il est logique de demander à Williams ce qui a contribué à son approche distinctive au moment de son arrivée au Canada :
« Le premier album que j’ai fait était un album de Blues, puis il y a eu quelques albums de Country Folk, donc cela a toujours été là. J’ai grandi en écoutant toutes sortes de musiques, et j’ai été exposé à toutes sortes de cultures et de genres musicaux – hawaïen, blues, country, folk – tout était là à apprécier et à expérimenter. »
En approfondissant le sujet, Williams partage davantage de ses observations personnelles sur ses expériences dans la musique, ce qui pourrait expliquer comment il a pu forger un son qui semble se retrouver dans sa musique depuis les débuts de sa carrière.
« Quand vous vous retrouvez dans des lieux nouveaux et étranges, vous vous immergez et vous faites l’expérience de ce qui vous entoure. Ce qui m’a toujours absorbé, c’est l’interconnexion de la musique ; si vous connaissez la musique, vous pouvez entendre ses origines… Mon terme préféré pour cela est “collision musicale”. »
Pour comprendre la façon dont Williams aborde la musique, il est logique de se demander si cette approche se reflète également dans ses méthodes d’enseignement. Lorsqu’on lui pose la question, il répond :
« Je pense qu’il est important d’expliquer l’importance des origines de la musique – il est essentiel de savoir sur les épaules de qui vous vous tenez. Vous pouvez devenir un excellent guitariste sans comprendre où se trouvent les racines ; développer votre inclination naturelle à jouer est une tout autre chose. Je pense que la musique est un langage poétique – si vous en comprenez les origines, vous pouvez en saisir les nuances. »
Sachant que Tim Williams partage sa musique et sa méthode sous l’angle de cette “collision musicale”, il est pertinent de découvrir quel conseil il donnerait aux artistes cherchant à se frayer un chemin professionnel similaire au sien. Il offre aux lecteurs un conseil qui constitue sans doute le cœur de son propre succès :
« Réfléchissez à la manière dont vous parcourez le monde, faites-le avec un esprit et un cœur ouverts, sans préjugés, et vous le trouverez, si vous êtes fait pour cela. Allez “là-bas”. Marchez dans les rues et respirez l’air qu’ont respiré vos prédécesseurs – allez là où ça se passe et tenez-vous là où l’histoire s’est écrite. »
À travers cette exploration, il est raisonnable de conclure que les traits distinctifs de la carrière professionnelle de Tim Williams – son style, son approche pédagogique et sa pertinence continue – ont été guidés par sa propre “collision musicale” et une compréhension profonde des origines de la musique. Dans le cas de Tim Williams, deux choses semblent également vraies : son expérience nourrit sa philosophie, et sa philosophie a créé son expérience.
Alors que cette édition de Derrière le Rideau se termine, j’espère que les lecteurs de tous horizons ont découvert quelque chose de plus sur l’artiste en question et qu’ils se sentent incités à poursuivre leur exploration. Chaque artiste présenté dans cette colonne possède un parcours biographique qui ne peut être entièrement couvert ici, il est donc toujours encouragé de se renseigner davantage sur la musique et la carrière qui sous-tendent ces échanges. Dans le cas de Tim Williams, la leçon à retenir est que son succès et sa carrière ont toujours été guidés par ses expériences et sa compréhension des origines de la musique sous toutes ses formes. Cet article est une contribution mensuelle régulière, publiée exclusivement dans le magazine Sound Café, dans l’intention d’offrir un aperçu plus approfondi des artistes de blues canadiens qui sont au cœur du Collectif de musique Blues.
Musicienne de blues en tournée, Erin McCallum a suivi une formation postsecondaire en études médiatiques (actualités, radio) et a obtenu son diplôme du Humber College en Ontario.
Elle a ensuite bénéficié du mentorat de Robert Holiday, membre du Canadian News Hall of Fame, et elle est une écrivaine régulièrement publiée dans le domaine de la musique et du journalisme d'investigation, s'étant concentrée sur la musique au cours des six dernières années.
Erin a une colonne mensuelle exclusive dans The Sound Cafe, mettant en avant des musiciens et des professionnels de l'industrie du Canada qui travaillent principalement dans les genres Blues et Roots.
Erin McCallum. Grande Voix. Grand Son.
Découvrez la distinction Erin McCallum Blues Legend & Legacy.
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